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1er Octobre 1941

Publié le par Fix

Paul Collette est condamné à mort suite à son attentat manqué contre Pierre Laval et Marcel déat.

Les préfets font de nouveaux rapports sur la situation en zone libre et en zone occupée durant le mois de Septembre

Situation en zone occupée
- Les conditions atmosphériques, le manque de main-d'œuvre, la pénurie de matériel et l'absence d'engrais ont abouti à des récoltes médiocres. Les Préfets s'inquiètent de la prochaine soudure et jugent que l'an prochain la situation sera tragique si le Gouvernement ne peut obtenir des importations, des engrais et le retour massif des prisonniers.

- la production industrielle baisse car elle n'a pas de combustible. Pas de matières premières. Peu de main-d'œuvre.
Le charbon dont la production diminue fortement (Nord et Pas-de-Calais), est monopolisé par les Allemands et le Préfet de Meurthe-et-Moselle doit solliciter de l'autorité occupante un secours de 800 tonnes alors qu'il devait recevoir de Belgique une allocation de 2 000 tonnes qui a été supprimée. Pas de matières premières textiles à Épinal et à Roubaix et les usines de chaussures de Fougères ne travaillent cet hiver que 6 à 10 heures par semaine.
- suivant les ce sur quoi porte les tickets de rationnement, ceux ci ne sont pas forcément honorés, et de façon différente suivant les régions. Par exemple les landes ont 1 litre de vin par mois contre 4 pour l'Aube la Marne et la Seine et Marne.

- La partie économique se termine par cette phrase significative
Il y a beaucoup à faire dans le domaine de l'économie. C'est une question de puissance publique. Mais que reste-t-il en zone occupée de la puissance publique française ?
- Au niveau des préfets, si l'action du gouvernement est faible en zone occupée, elle est nulle en zone interdite. Les préfets demandent des visites de ministres.

- Les préfets régionaux sont diversement appréciés.

La police est insuffisante en nombre, qualité et matériel, alors que ses attributions augmentent sans cesse. La gendarmerie est débordée (services de garde allemands) et la police allemande en profite pour intervenir.

-  toujours beaucoup de démissions de maires suite à la grande quantité de circulaires

- Les préfets signalent tous que les Allemands ont faits contre eux l'unanimité de la Nation, dont le ressentiment ne fait que croître de mois en mois.

- De nombreuses unités sont parties du centre et de l'est de la France. La zone côtière reste très encombrée et les réquisitions continuent.

- Les rapports entre les préfets et les Kommandaturs sont en général corrects avec un certain souci des formes. Mais aux échelons inférieurs, il n'en va toujours pas de même. Les interventions dans l'administration française se multiplient (Nord - Pas-de-Calais). Les prescriptions allemandes ont la priorité absolue sur les exigences légales et réglementaires françaises, alors même que celles-ci leur sont contraires.
La police allemande intervient partout, arrête des Français sans avertir les préfets (Nord et Pas-de-Calais), exige la livraison des prévenus arrêtés par la police française (le préfet de la Charente-Maritime accepte, celui du Finistère refuse). Elle demande en Ille-et-Vilaine de collaborer avec nos autorités et n'obtient qu'un échange périodique de renseignements. Il en est de même en Morbihan, où le préfet refuse, en outre de faire arrêter des Français pour le compte des Allemands par sa police, ce que le préfet du Maine-et-Loire accepte au contraire de faire.
Des Kommandantur interviennent auprès des Préfets pour couvrir des trafiquants et exiger pour eux des permis de circulation. Le préfet des Vosges s'incline, celui du Calvados refuse si adroitement qu'il obtient la révision de tous les permis de circuler, ce qui lui permet d'en retirer plusieurs à des trafiquants douteux.
- La germanophobie est la base des sentiments de la population.
Les exécutions d'otages ont soulevé une réaction très forte, même dans les départements non atteints par ces mesures. On sait gré au sous-préfet de Briey de s'être proposé comme otage unique alors qu'il était sommé de désigner 10 habitants.

Affiche allemande du commandant allemand de la zone de Belgique et du nord de la France annonçant l'augmentation des peines pour les actes "anti-allemands"

- On se plaint des abus du ravitaillement allemand, du marché noir que pratiquent les troupes d'occupation (Calvados). Les paysans se voient imposer de lourds contingents (pommes de terre dans le Nord). La population urbaine qui manque de souliers et de vêtements voit les Allemands acheter, avec des bons, des chaussures d'hommes, de femmes et d'enfants (Landes) ou plusieurs costumes (Meurthe-et-Moselle). Dans les Landes la proportion est de 5 bons allemands pour 1 bon français.

- Dans son désarroi, la population se cramponne à ses traditions. La population de la zone occupée se replie sur elle-même et cette attitude ne fait que développer son égoïsme naturel. Le marché noir, la fraude fleurissent ainsi que les dénonciations et lettres anonymes. L'absentéisme politique est total, cela la conduit à jeter une suspicion générale sur toutes les décisions de Vichy qu'elle croit dictées par les Allemands. Elle se défie des agents de l'État. Sur l'ensemble du territoire occupé, et surtout en zone interdite, les préfets s'inquiètent du fossé qui s'élargit entre l'État et la Nation.

- Le compartimentage géographique imposé par le ravitaillement et les lignes de démarcation se complique d'un compartimentage entre classes qui s'accentue chaque jour. Le préfet du Nord signale la véritable haine que professent les ouvriers, employés, fonctionnaires, mal payés et mal nourris, contre les paysans et commerçants qui gagnent largement leur vie et mangent à leur faim.

- Seuls le communisme et le mouvement gaulliste restent actifs. Le communisme après avoir été en pleine effervescence au début du mois, s'est subitement calmé ce qui prouve à quel point il est discipliné. Les sabotages dans le Nord et le Pas-de-Calais augmentent, ils diminuent dans l'Est.

- Les paysans gagnent très largement leur vie.
En réalité ils sont contents et ceux de la Loire-Inférieure déclarent : " En 1936, les ouvriers ont eu leur heure, maintenant c'est notre tour ". Les Préfets de la Côte-d'Or, de l'Ille-et-Vilaine, du Finistère, de la Gironde s'inquiètent de les voir, par âpreté et égoïsme, renoncer à faire du blé pour se consacrer aux cultures plus rémunératrices. En Maine-et-Loire, ils donnent le blé aux bêtes et vendent l'avoine et l'orge qui valent plus cher.
- Les préfets se félicitent d'un retour du patriotisme
Mais il est un sentiment qui est plus encourageant encore que tous ces symptômes : c'est le renouveau du patriotisme que l'occupation fait naître dans toutes les classes de la population. Qu'il s'agisse des Comtois, des Lorrains ou des gens du Nord, que la crainte de l'annexion angoisse, ou des Bretons, exaspérés qu'on soit venu troubler leurs libertés au fond de leur province reculée (Finistère - Côtes-du-Nord), les Français savent maintenant ce que représente pour eux la France.

Situation en zone libre

- La note générale qui se dégage des rapports des Préfets est que l'état de l'opinion a peu évolué depuis le mois précédent. Sur le plan intérieur, l'attachement au Maréchal est presque unanime mais il s'agit d'un sentiment très personnel qui n'implique nullement l'adhésion aux actes du Gouvernement. La réforme de l'État et l'organisation de la France nouvelle retiennent beaucoup moins l'intérêt de la masse que le point de savoir si l'hiver sera plus dur à passer que le précédent

- les préoccupations des agriculteurs restent d'un ordre essentiellement matériel ; elles sont relatives à la pénurie du vin au moment des gros travaux agricoles, à l'absence de clous pour assurer la ferrure des boeufs, et à l'abattage des porcs

- L'attitude des agriculteurs est similaire à celle de la zone occupée et provoque une hostilité grandissante des milieux urbains à l'égard des paysans

- Les ouvriers observent dans l'ensemble une très grande réserve ; sans être hostiles, ils restent en dehors de la Révolution nationale.

-  Les industriels et commerçants, bien qu'ils se plaignent des difficultés de réapprovisionnement, ne montrent en général aucune hostilité au Gouvernement et font preuve d'un bon état d'esprit.

- La situation des maires et des fonctionnaires est similaire à celle en zone occupée, autant au niveau du travail, des problèmes de rémunérations et de la faible main d'oeuvre.

- Dans la plupart des départements de la zone libre, il n'est signalé aucune activité particulière de la part des communistes, exception faite de quelque départements (Aude, Cher,..)

- La propagande gaulliste est en nette régression.

Affiche vichyste reprennant les thèmes du discours du maréchal Pétain

- Dans presque tous les départements, les rapports entre les dirigeants de la Légion française des combattants et l'administration préfectorale continuent à se dérouler dans une atmosphère de confiance réciproque.

- Il n'est accordé qu'un crédit limité aux nouvelles diffusées par la presse et la radio française, qui sont considérées comme " contrôlées par les autorités allemandes ". Le public achète de moins en moins les journaux, surtout depuis que le prix en a été augmenté et n'écoute presque plus la radio française ; au contraire, un public extrêmement nombreux n'ajoute foi, en ce qui concerne la presse qu'aux journaux suisses dont la faveur va croissant, ainsi qu'aux radios anglaise et suisse.

- Les résultats de la récolte viennent confirmer les constatations faites le mois précédent : les rendements sont, dans l'ensemble, inférieurs aux estimations devant la récolte.

- La situation du ravitaillement n'a pas évolué.
Le Ravitaillement est toujours très critique dans l'Hérault, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes. Dans le reste de la zone libre, les tickets de viande ont pu être presque partout honorés, les légumes verts, les œufs sont toujours rares ; il en est de même pour les volailles, sauf dans le Gers et l'Indre. Dans les campagnes, la pratique de plus en plus développée des achats dans les fermes par des consommateurs isolés incite nombre de petits producteurs à déserter les marchés réguliers.
- Les organisations de jeunesse donnent en général entière satisfaction dans tous les départements.

- Le service civique rural a été effectué à la satisfaction totale des agriculteurs et des jeunes et a donné des résultats très encourageants au moment des moissons, il a repris à l'occasion des vendanges.

- Le problème des logements prend, à l'heure actuelle, dans les grandes villes (Lyon, Marseille, Toulouse) un caractère angoissant. Les loyers atteignent des prix qui paraissent nettement excessifs. Les familles, en particulier les familles nombreuses, éprouvent de très grandes difficultés à se loger.

- Le chômage, dans l'ensemble de la zone libre, a continué à décliner graduellement. Il reste sans doute un résidu, d'ailleurs peu important, des travailleurs sans emploi constitué pour la plupart par des travailleurs âgés ou inaptes. En même temps, un manque de main-d'œuvre s'est fait sentir dans de nombreux domaines, on note l'existence de chômage partiel dans l'industrie textile, la confection, les fabriques de chaussures.

source : Histoire de notre temps (CNRS), memoire78, mémorial de caen (photo), Base Archim du ministère de la culture (photo)
Front de l'est
Front nord
Les forces finlandaises attaquent près de Leningrad et capturent Petrozavodsk.

source : onwar.com, guerre-mondiale.org
undefined Atlantique nord
Le U94 coule le pétrolier britannique San Florentino, retardataire du convoi ON-19, au milieu de l'Atlantique nord

source : UBoat.net
uk.gifLa conférence entre les représentants américains, britanniques et soviétiques se termine.
Le gouvernement soviétique fournit à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, de larges quantités de matériaux bruts qui sont nécessaires à ces pays.... C'est la détermination des 3 gouvernements d'établir, après la destruction finale de la tyrannie Nazi, une paix qui donnera à tous les pays une opportunité de vivre en sécurité sur le territoire, sans connaître la peur ou le besoin.
Le protocole signé entre les 3 pays comprend la livraison à l'Union Soviétique de 400 avions immédiatement et de 500 avions par mois jusqu'au 30 juin 1942. Après ça le protocole doit être renouvelé annuellement. Les 2 alliés de l'ouest accordent aussi la livraison de 41000 tonnes d'Aluminium immédiatement et de 6000 tonnes de Caoutchouc et 1500 tonnes d'étain par mois. Les vivres et les fournitures médicales sont aussi inclus dans l'accord.

source : "Events leading up to World War II" sur iBiblio.org, onwar.com, guerre-mondiale.org, Worldwar-2.net
Le secrétaire Knox déclare sur la liberté des mers
Il ne peut y avoir aucun respect des lois dans le monde à moins que les grandes routes des nations, les sept mers, soient contrôlées par des puissances qui sont pacifiques, justes et n'ayant aucun désir égoïste de s'agrandir. Dans la poursuite de ces objectifs il doit y avoir un but désintéressé de garder les routes des mers libre de bandits. Et dans la poursuite d'un tel idéal nous ne devons pas perdre de vue, ni négliger, une juste dévotion à la sécurité américaine.
Notre sécurité et notre prospérité dans le monde à venir se trouvent dans une insistance sévère sur le principe de la liberté des mers, l'assurance d'occasion commerciales égale dans le commerce mondial; et la clause restrictive que la puissance navale ne sera pas faite un instrument d'agression.... Cette liberté des mers, qui signifie des relations commerciales libres entre les nations en temps de paix, et la capacité des démocraties, dispersées de part le monde, de s'entraider durant les guerres, est absolument essentiel à la survie de la démocratie dans un monde ou, durant les années à venir, l'autocratie contestera son existence

source : "Events leading up to World War II" sur iBiblio.org
Les juifs allemands reçoivent l'interdiction de quitter le territoire du Reich. 

source : guerre-mondiale.org



Caricature de David Low paru dans le Evening Standard le 1er Octobre 1941 : "Alors on ne veux pas être "protégé" hein?"

source : CartoonHub

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