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5 Août 1939

Publié le par Fix

Maiski ne se trompait pas beaucoup sur Chamberlain mais, chose étonnante, il restait optimiste quant à l’issue des négociations. Malgré sa profonde méfiance à l’égard du premier ministre, il pensait néanmoins qu’un bloc anglo-soviétique prenait graduellement forme. Maiski se laissa même aller à évoquer ses sept années à Londres : « Les relations anglo-soviétiques progressent lentement mais inlassablement, avec des zigzags, des revers et des échecs. Depuis l’affaire Metro-Vickers [crise anglo-soviétique de 1933 due à l’arrestation d’ingénieurs britanniques travaillant en URSS], nous en sommes à la visite d’une mission militaire à Moscou ! » On s’activait à réduire le dernier écart entre les positions britannique et soviétique. Pourquoi cela ? se demanda Maiski. « Parce que [...] les intérêts fondamentaux de deux pays coïncident désormais. » À ses yeux, ces intérêts étaient plus forts que les facteurs idéologiques qui les divisaient. Il trouvait ironique que ce soit Chamberlain qui préside le gouvernement britannique en train d’édifier un bloc anglo-soviétique contre l’Allemagne. Il conclut par une référence à la révolution prolétarienne, mais sa pensée était claire : les pourparlers de Moscou allaient aboutir

Extrait du journal de Maiski, Ambassadeur Soviétique au Royaume Uni, 5 août 1939

source :  erudit.org sur le livre  1939 : l’alliance de la dernière chance : une réinterprétation des origines de la Seconde Guerre mondiale par Michael J. Carley

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