Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La description au jour le jour des événements de la seconde guerre mondiale avec 67 ans de décalage

11 Novembre 1942

A 5h30 M. Rochat, secrétaire général aux Affaires étrangères du gouvernement de Vichy, reçoit une lettre d'Adolf Hitler adressé au Maréchal et annonçant l'entrée des troupes allemandes en zone libre.

Affiche placardée en France et reprenant le texte de la lettre d'Adolf Hitler au Maréchal Pétain

A l'aube les troupes allemandes franchissent la ligne de démarcation entre la zone libre et la zone occupée. Au fur et à mesure de leur pénétrations dans les villes françaises, exception faite de Toulon ou ils n'entrent pas, ils occupent les points stratégiques et désarment les garnisons de l'armée d'armistice qui ne bouge pas. Le général Bridoux, ministre de la Guerre, a intimé l'ordre aux unités de rester dans leurs garnisons. Seul, le général de Lattre de Tassigny, commandant une division à Montpellier refuse d'obéir et tente avec quelques hommes de prendre le maquis. L'expédition échoue cependant et il est arrêté et envoyé à la prison militaire de Toulouse.

A 10 h 30, le maréchal von Rundstedt, commandant en chef des armées allemandes à l'ouest, arrive en grand uniforme à l'hôtel du Parc, centre du pouvoir à Vichy, et est reçu par le Maréchal Pétain qui lui lit aussitôt une protestation
J'ai reçu cette nuit une lettre du Führer m'annonçant qu'en raison des nécessités militaires il était dans l'obligation de prendre des mesures qui ont pour effet de supprimer, en fait, les données premières et les fondements de l'armistice. Je proteste solennellement contre ces décisions incompatibles avec les conventions d'armistice.
Cette proclamation a été rédigé entre 6h30 et 9h50, au terme d'une réunion orageuse dans le bureau du Maréchal où se trouvaient, outre ce dernier, le général Weygand, le contre-amiral Auphan, secrétaire d'état à la marine, le docteur Menetrel, M. Rochat, Secrétaire général aux Affaires étrangères, et l'amiral Platon, secrétaire d'état à la coordination des forces armées. Alors que ce dernier déclarait qu'il valait mieux ne pas se presser de protester, le général Weygand exaspéré lui aurait rétorqué
Amiral, c'est effroyable, vous êtes la honte de la France.
Le maréchal von Rundstedt empoche la protestation sans un mot et donne son accord pour sa diffusion radiophonique.
La protestation est donc retransmise plusieurs fois dans la matinée, et à midi, elle est assortie d'une nouvelle déclaration du Maréchal
Français, je croyais avoir vécu les jours les plus sombres de mon existence. La situation d'aujourd'hui me rappelle les mauvais souvenirs de 1940... Je salue avec douleur les militaires... et tous ceux qui tombent pour l'honneur de l'Empire et la sauvegarde de la patrie... Français de la Métropole et de l'Empire, faites confiance à votre Maréchal qui ne pense qu'à la France.
en début d'après-midi, les allemands occupent les postes d'émission et interdisent la diffusion des protestations.

Chars allemands entrant dans une ville française de la zone libre lors de l'occupation de celle-ci

Le gouvernement de Vichy vient de perdre les dernières parcelles de souveraineté qui lui restaient.

Suite à cette occupation les frais d'occupation passent de 300 à 500 millions de francs par jour. Les allemands récupèrent la majorité de la zone libre, mais les italiens augmentent aussi leur zone d'occupation, contrôlant les Alpes-Maritimes, la Drôme, l'Ardèche, le Var, les Hautes-Alpes, la Savoie, la Haute-Savoie et la Corse.

Le commandant de la flotte, l'amiral de Laborde, refuse de rejoindre l'Afrique avec l'escadre de Toulon, malgré les demandes de l'Amiral Darlan en ce sens

Affiche reprenant un texte destiné aux français de la zone non occupée

source : l'histoire en question, "Events leading up to World War II" sur iBiblio.org, onwar.com, guerre-mondiale.org, electionpresidentielle.com, Worldwar-2.net, Base Archim du ministère de la culture (photo)
Le général De Gaulle prononce un discours à l'Albert Hall de Londres
La voici donc terminée, la première phase de cette guerre, celle où devant l'assaut prémédité des agresseurs reculait la faiblesse dispersée des démocraties. Dans les rues héroïques de Stalingrad, dans les sables du désert d'Afrique, dans la brousse des Iles Salomon, le recul perpétuel a fait place à l'offensive. D'un bout à l'autre de l'Europe torturée, des Pyrénées à la Volga, le souffle de la résistance l'emporte décidément sur l'esprit de défaite et de servitude. Après plus de trois ans d'efforts, l'ennemi lassé et décimé voit disparaître à l'horizon le mirage de la victoire. La colossale balance des forces qui, jusqu'à hier, s'inclinait lourdement du côté de la tyrannie, penche maintenant vers la liberté.

Cependant, si le tunnel où nous avons longtemps cheminé dans les ténèbres commence à s'éclairer d'une lointaine lueur, il s'en faut de beaucoup que nous nous trouvions au terme. Pour affaibli qu'il soit, l'ennemi demeure puissant, habile, résolu. Pour renforcé que nous soyons, nous portons encore en nous-mêmes bien des éléments de faiblesse. Après tant de revers subis, les démocraties ont pu, certes, savourer leurs premiers succès. Mais il leur reste à briser la plupart des positions matérielles et morales à l'abri desquelles l'adversaire domine une grande partie du monde. Il leur reste à imposer leur force afin de dicter leur loi. Il leur reste à gagner la guerre.

Or, dans la phase nouvelle qui s'ouvre et qui devra conduire les Alliés à la victoire contre le principal ennemi, la destinée a placé la France au plein centre de l'action. A vrai dire, ce n'est qu'une fois de plus. Bien avant Arminius nous en avions pris l'habitude et, depuis, nous l'avons conservée. Quand, après le drame présent, en dépit de la surprise de juin 1940 et de l'abus de confiance commis à notre égard par des traîtres camouflés, on tiendra un compte exact de tout ce que nous avons fait, de tout ce que nous faisons et ferons encore contre la fureur germanique depuis qu'elle nous menace et menace les autres, on obtiendra, je le crois, un total impressionnant.

En tout cas, pour le présent, c'est d'abord de l'attitude de la nation française qu'aura dépendu l'échec de l'envahisseur dans l'utilisation de l'Europe. Que notre pays se fût abandonné à la volonté de l'ennemi et aux stupéfiants des traîtres, évidemment c'en était fait! L'ordre nouveau eût puisé dans les ressources matérielles, humaines, morales de notre peuple tout ce qui lui manquait pour vaincre. D'autres peuples européens, écrasés de souffrances comme le nôtre et soumis, comme le nôtre, aux dictatures de trahison, auraient cédé à l'affreux exemple. C'est alors, et alors seulement, que se serait édifiée, sous la direction d'Hitler, cette Europe unie et compacte qui braverait dorénavant l'assaut des libérateurs. Au contraire, la résistance française a fait échouer ce vaste plan. A l'heure qu'il est, il y a, certes, des oppresseurs et des victimes, des occupants et des révoltés. Mais il n'y a pas de Grand Reich allemand étayé de vassaux dociles parce que la France ne s'y est pas prêtée.

Si la France se trouve être, politiquement et moralement, au centre de cette lutte gigantesque, elle l'est aussi stratégiquement. Pour les armées alliées, son sol natal est la tête de pont de l'Europe. Ses terres d'Afrique offrent une base de départ naturelle pour la libération. Nul dans le monde ne doute plus que la bataille de la décision portera le nom de la France. Qu'il doive en résulter pour notre pays de terribles épreuves ajoutées à tant d'autres, cela n'est que trop évident. Que les traîtres de Vichy, abusant toujours et toujours de la servitude militaire, y trouvent de nouvelles occasions de dresser des poitrines françaises entre la patrie et la libération, nous n'en avons hélas! jamais douté. Mais que la nation française soit, de ce fait, en mesure d'apporter à l'effort commun un concours essentiel et, par là, d'assurer tous ses droits à la victoire, cela n'est pas moins certain. S'il est déjà établi que le camp de la liberté ne pouvait pas gagner la guerre sans la fidélité française, il reste à faire en sorte que cette guerre soit effectivement gagnée avec la France.

Je dis la France, c'est-à-dire une seule nation, un seul territoire, un seul empire, une seule loi. Ah! certes, dans l'abîme effrayant où l'ont fait rouler le désastre et la trahison, mille forces centrifuges s'exercent sur l'unité de la France. Du moment où un pouvoir illégitime et soumis aux ordres de l'ennemi tournait contre l'honneur, l'intérêt, la liberté du peuple, tous les moyens du gouvernement;du moment où l'envahisseur découpait le sol national en zones strictement séparées; du moment où l'Empire se déchirait en deux parties, l'une enchaînée par les tyrans, l'autre libérée pour le combat; du moment où une propagande infâme se répandait par la voie de l'autorité publique pour diviser le pays en y jetant l'anathème contre des catégories entières de citoyens, et d'abord contre ceux-là qui luttaient pour la patrie, l'unité nationale courait de bien graves dangers.

Et, cependant, c'est un fait qu'elle subsiste et qu'elle s'affermit. Parmi les Français dispersés par la force ou sollicités par le désespoir, l'accord s'est établi dans le secret des âmes. Cet accord est maintenant public. La masse du peuple français s'unit sur les trois impératifs suivants: l'ennemi est l'ennemi; le salut du pays n'est que dans la victoire; c'est dans la France Combattante que toute la France doit se rassembler.

De l'esprit et du cœur de nos paysans, de nos ouvriers, de nos bourgeois, de nos intellectuels et de nos prêtres, ont jailli les millions et les millions de pensées, de volontés, d'ardeurs, dont s'est formé le fleuve unique de l'intérêt national. L'envahisseur a pu fusiller, piller, corrompre; Vichy a pu mentir, décréter, persécuter ; les traîtres ont pu se vendre, les faibles succomber, les lâches se coucher; le malheur, l'isolement, la déception ont pu assaillir les courages; la faim a pu émacier les corps; malgré tout, par-dessus tout, la nation s'est retrouvée. Devant l'ennemi et les traîtres elle neo veut rien écouter, sinon la fureur des ancêtres et la vengeance d'un grand peuple trahi dans sa confiance et violé dans ses foyers. Il y a là un courant élémentaire que rien ne détournera plus, dont la puissance est essentielle dans la nouvelle phase de la guerre et tel qu'ensuite l'ordre et la paix du monde ne pourraient être rebâtis si on prétendait l'ignorer.

Ce grand mouvement de résurrection nationale, quel en est le ciment ? Quel en est le centre ? Quel en est le but ? Jamais, n'est-il pas vrai nous n'avons sur ce sujet interrogé nos compatriotes, qu'ils viennent de la Métropole ou de l'Empire, sans recueillir toujours la même réponse. Cette réponse, nous venons de l'entendre, une fois de plus, de la bouche de ces hommes qui parlaient ici, tout à l'heure, au nom de tant et tant d'autres. Si je la répète à mon tour, c'est, d'abord parce qu'elle réconforte et, ensuite, parce que dans le monde il ne manque pas d'hommes, moins éclairés sur la France que ne le sont les Français. Or, dans ce temps, les choses vont vite et les retards ont des inconvénients. Eclairons donc au plus tôt nos amis.

Le ciment de l'unité française, c'est le sang des Français qui n'ont jamais, eux, tenu compte de l'Armistice, de ceux qui, depuis Rethondes, meurent tout de même pour la France, de ceux qui n'ont pas voulu connaître, suivant le vers de Corneille, " la honte de mourir sans avoir combattu ". Oui, le sacrifice total accepté par certains pour le salut de tous, voilà d'abord ce qui rassemble les enfants de la patrie. Soldats morts à Keren, à Koufra, à Mourzouk, à Damas, à Bir-Hakeim, à Hameimat ; marins des navires coulés : Narval, Surcouf, Alysse, Mimosa, Poulmic, Viking, Chasseur, aviateurs tués dans le ciel des batailles d'Angleterre, d'Orient, d'Afrique; volontaires françaises écrasées à votre poste; équipages de nos navires marchands détruits en service commandé; combattants de Saint-Nazaire tombés le couteau à la main; fusillés de Nantes, de Paris, de Lille, de Bordeaux, de Strasbourg et d'ailleurs, c'est vous qui maintenez la France indivisible. C'est grâce à vous que, dans son malheur, elle ressent ces tressaillements qui font se lever les têtes et se redresser les cœurs.

C'est vous qui donnez un sens, une portée, une valeur, à tout ce que nous tâchons de faire pour le pays. Sans vous rien ne serait rien, même pas les microphones et les porte-plume. C'est vous qui condamnez les traîtres, déshonorez les attentistes, exaltez les courageux. Braves et purs enfants de chez nous ! En rendant le dernier soupir, vous avez dit : " Vive la France! " Eh bien! dormez en paix! La France vivra parce que, vous, vous avez su mourir pour elle.

Le centre autour duquel se refait l'unité française, c'est la France qui combat. A la nation mise au cachot nous offrons, depuis le premier jour, la lutte et la lumière. Il a suffi de cela pour que le courant national se canalise dans notre sens. Nous avons entendu, quelquefois, parler de territoires, de troupes, de groupements, qui se sont ralliés à nous. Nous voyons arriver sans cesse des hommes qui ont tout bravé et surmonté pour nous rejoindre. Nous savons quels développements prennent, malgré la police, la prison, les poteaux d'exécution, nos vaillantes phalanges d'action : Combat, Libération, Franc-Tireur, Avant-garde. Nous mesurons le nombre des Français et des Françaises qui nous appellent avec ferveur. Mais quels territoires, quels groupements, quelles troupes nous ont quittés pour jouir des bienfaits de l'Armistice et des douceurs de 1'" Ordre Nouveau"

Où est la liste de ceux qui courent rejoindre Vichy? Qui donc s'est fait fusiller en confessant la collaboration ? Quels sont les citoyens qui troquent leur croix de Lorraine contre le portrait du Maréchal ? En vérité, la nation plébiscite la France Combattante tous les jours. C'est vers elle qu'elle se tourne. C'est en elle qu'elle se reconnaît. C'est d'elle, et d'elle seule, qu'elle attend la direction de son combat.

Mais, comme une pareille adhésion du pays et de tels devoirs envers lui nous confèrent la qualité pour exercer à son unité nationale, nous prétendons user de cette autorité-là pour refaire, d'une façon matérielle, dans la guerre et pour la guerre, l'unité qui s'est déjà refaite moralement.

Nous prétendons rassembler tout notre peuple et tous nos territoires, comme nous l'avons fait déjà pour le Tchad, le Congo, l'Oubangui, le Gabon, le Cameroun, les Nouvelles-Hébrides, la Nouvelle-Calédonie, les Etablissements d'Océanie, l'Inde Française, Saint-Pierre-et-Miquelon, comme nous avons libéré le Liban et la Syrie pour nous en faire des alliés très chers et très fidèles et comme nous nous mettons en devoir de joindre à tout cela la grande île française de Madagascar avec l'appui loyal et désintéressé de notre bonne alliée l'Angleterre

Nous ne voulons pas de neutralisation pour aucun morceau de la France ni de l'Empire. Nous n'admettrions pas que quiconque vienne diviser l'effort de guerre de la patrie par aucune de ces entreprises dites parallèles, c'est-à-dire séparées, dont l'expression sourde, mais puissante, de la volonté nationale saurait d'ailleurs faire justice comme elle a toujours su le faire depuis deux ans, quatre mois et vingt-cinq jours. Oui, c'est au nom de la France que parle le Comité National Français quand il requiert de tous leur concours pur et simple pour arracher à l'ennemi et à Vichy notre pays qu'ils écrasent, pour rétablir intégralement toutes les libertés françaises et faire observer les lois de la République. Car cette restauration complète de l'intégrité et de l'unité territoriales et impériales françaises, cette libération de toute espèce de tyrannie, ce respect de ce qui fut, naguère, décidé par la nation et que seule la nation a le droit de modifier, ce sont bien là les volontés immédiates de notre peuple et, par conséquent, les buts de nos efforts.

La France est, en ce moment, une nation terrassée à qui ses adversaires ont appliqué de force un bâillon empoisonné. Rien ne compte pour elle excepté de lutter contre l'asphyxie et de recouvrer l'usage de ses membres afin de pouvoir, à son tour, frapper ceux qui l'ont frappée. Toutes les autres considérations ne valent rien à ses yeux. Les anciennes querelles des partis, les prétentions des personnes, les routines, les intérêts, les préjugés, lui sont parfaitement détestables. Elle ne juge les hommes et leurs actions qu'à l'échelle de ce qu'ils réalisent pour lui sauver la vie. Les hiérarchies établies naguère, les personnages jadis consacrés, les règles du jeu d'autrefois, n'ont plus prise sur sa confiance.

La nation ne connaît plus de cadres que ceux de sa libération comme, dans sa grande Révolution, elle n'acceptait plus de chefs que ceux du salut public.

Est-ce à dire que la France, absorbée maintenant par le souci de survivre, n'imagine rien au-delà? Au contraire! Je ne pense pas qu'un seul pays au monde ait tiré des événements de plus claires et cruelles leçons. Parce que nous sommes d'abord tombés presque seuls à l'avant-garde des démocraties, parce qu'aujourd'hui la corde nous étrangle, on se ménagerait des surprises si on croyait pouvoir douter de notre volonté de nous réformer nous-mêmes et de contribuer puissamment à l'ordre futur du monde. Oui! Le peuple français, opprimé et trahi, mais bien vivant et très lucide, a lui aussi son plan d'avenir.

La France mesure, d'abord, les périls mortels où l'ont jetée tour à tour la lente décadence de l'autorité publique et l'infamie du pouvoir personnel. Elle en conclut à la nécessité d'établir, dès qu'elle le pourra, une Démocratie nouvelle, telle que la souveraineté du peuple puisse s'exercer totalement par le suffrage et par le contrôle, et telle aussi que le pouvoir chargé de diriger l'État ait les moyens de le faire avec force et continuité. La France sait aussi ce que lui coûte un régime social et moral sclérosé dans lequel la patrie se vit successivement négligé par des masses exploitées, puis trahie par des coalitions de trusts et de gens en place. Elle entend construire chez elle un édifice social et moral dans lequel chaque individu pourra vivre dans la dignité et dans la sécurité, où nul monopole ne pourra abuser des hommes ni dresser aucune barrière devant l'intérêt général.

La France constate également que, dans l'espace d'une vie d'homme, elle a connu trois invasions, chacune plus affreuse et plus ruineuse que la précédente, mais toutes du fait du même ennemi. Avec l'Allemagne qui, par nature, ne cesse pas de sécréter des Bismarck, des Guillaume II ou des Hitler, elle ne conçoit point de paix qui ne soit garantie, non par des phrases, mais par des gages réels. La France, enfin, comme toutes les nations libres de notre vieux continent, ne sait que trop que ses épreuves n'auraient pas été possibles sans l'absurde relâchement de ses belles et bonnes alliances et l'échec des essais d'organisation de la paix. Elle souhaite, désormais, tout faire pour qu'en Europe ceux dont les intérêts, le souci de leur défense et les besoins de leur développement sont conjugués avec les siens se lient à elle, comme elle-même à eux, d'une manière pratique et durable. En même temps, elle entend jouer le rôle qui revient à son effort et à son génie dans un système mondial tel que celui qu'a défini la Charte de l'Atlantique et qui tiendrait à placer le progrès et la sécurité de tous sur une base internationale.

Dans un message qu'il adressait récemment à Staline, le Président des États-Unis disait que l'union des Alliés dans cette guerre était le prélude nécessaire à leur union dans la paix. Cela est profondément juste. Quand l'écho du dernier coup de canon se sera éteint sur la terre, les peuples se jugeront entre eux d'après ce qu'ils auront fait les uns pour les autres au combat. C'est dire que rien n'importe davantage à l'harmonie future des Nations Unies, tout comme, d'ailleurs, à leur victoire, que leur action commune dès à présent. La stratégie qui consiste à susciter et à conjuguer toutes les forces de l'alliance est comme le critérium des relations de l'avenir.

Or, si la puissance impériale de l'Empire britannique, incarnée dans la tempête, comme elle le sera dans la gloire, par un Winston Churchill, si la force matérielle et morale énorme déployée par le peuple et les armées russes sous la direction d'un Staline, si les immenses réalités et virtualités guerrières des États-Unis, conduits par un Franklin Roosevelt, constituent en ce moment les éléments principaux dans la lutte contre la tyrannie, l'apport de la résistance française ne saurait être négligé. Pour le présent l'usure de l'ennemi, pour l'avenir l'accord des peuples libres, en dépendent dans une large mesure. Comme cela est vrai surtout pour ce qui concerne la France et son Empire, champs de bataille d'hier, d'aujourd'hui et de demain et facteurs de premier plan dans la reconstruction du monde!

Mais quelle valeur nationale et, par suite, internationale auraient les efforts des Français dans la guerre, si ces efforts étaient dispersés ou noyés à titre d'auxiliaires dans la puissance de leurs alliés ? Non, non! Les services des Français ne sont dus qu'à la France. La résistance du peuple opprimé et le combat de tous ceux qui sont libres forment un tout qui est l'apport de la France à la cause commune. Le rassemblement des Français, dans la lutte proprement française et sous une loi uniquement française, est indispensable à l'accord de la nation avec les Nations Unies autant qu'au salut public.

Aujourd'hui, la France se recueille dans une seule espérance et dans une seule volonté. Elle le fait tout entière à la seule exception des traîtres. Ici se trouvent rassemblés, pour un même acte de foi, des milliers d'hommes et de femmes de chez nous, faisant de notre réunion comme une image du pays. De même que, malgré mille et mille vicissitudes, nous nous trouvons, côte à côte, plus résolus que jamais, sous le signe immortel de notre croix de Lorraine, ainsi rien ne pourra faire que la France, restée indivisible dans les pires ténèbres de son Histoire, se laisse diviser au moment où la radieuse aurore se dessine à l'horizon.

Un seul combat pour une seule patrie!

Le général De Gaulle prononce ensuite un discours à la radio de Londres suite à l'occupation de la zone libre.
Le 18 juin 1940, j'invitais les officiers, soldats, marins, aviateurs français, les techniciens et ouvriers, les spécialistes, à se mettre en rapport avec moi pour continuer le combat.
Aujourd'hui II novembre, à la veille de la victoire, au moment où Hitler va occuper tout le territoire, je répète mon appel.

Français, Françaises de France !

Profitez des quelques heures dont vous disposez pour venir, si vous pouvez, vous joindre à ceux qui luttent aux côtés des Alliés.
Officiers, sous-officiers, soldats, marins, aviateurs! avec vos navires, vos avions, vos armes, rejoignez d'urgence les Forces Françaises Libres. Ne laissez pas vos armes entre les mains de l'ennemi.
La victoire est certaine.

Venez y participer.

source : mediaslibres.com

Front de l'est
Front sud
La VIe armée allemande lance sa dernière attaque majeure pour tenter de capturer Stalingrad. De violents combats ont lieux, occasionnant de lourdes pertes des 2 cotés. La Volga, prise dans la glace, rend difficile l'apport de ravitaillement et de renforts aux soldats soviétiques.

Front du Caucase
La 13e division blindée allemande du 3e corps blindé commence à se désengager pour éviter d'être coupée des autres unités allemandes, près de Ordshonikidze

source : onwar.com, guerre-mondiale.org, Worldwar-2.net
Front d'Afrique du nord française
Un armistice est signé terminant les combats dans l'Afrique du nord française à 7h. Casablanca est occupée par les forces américaines, et les forces britanniques avancent vers la Tunisie, capturant Bougie par un débarquement. La 11e brigade prend la direction de Bône.
Les unités aériennes de l'axe commencent à bombarder intensément les convois alliés. près de 1000 soldats allemands sont déjà arrivés dans les environs de Tunis.

En tout les combats en Afrique du nord entre les alliés et les français ont coûté la vie à 1346 français et 479 britanniques et américains, sans compter les 2000 blessés français et les 720 blessés alliés.

source : wikipedia, onwar.com, guerre-mondiale.org
Front d'Afrique du nord
La 2nd division néo zélandaise lance un assaut et capture le col d'Halfaya, capturant 600 soldats italiens au passage. Traversant la frontière sans plus d'opposition, Bardia est capturée sans coup férir.
L'avance de la division néo zélandaise est stoppée momentanément pour qu'elle puisse se réorganiser, pendant que les 1ere et 7e divisions blindées égyptiennes harcèlent les arrières germano-italiens.

source : wikipedia, onwar.com, electionpresidentielle.com, The world at war
Front du pacifique sud
Iles Salomon
A la pointe Koli, le trou dans l'encerclement de la poche est fermé par les soldats américains. Seul 2000 à 3000 soldats japonais ont réussit à s'échapper vers le sud.

A l'ouest de la Matanikau, devant l'annonce d'un convoi japonais approchant, sensé transporter les 10000 hommes restant de la 38e division japonaise, le général Vandegrift ordonne aux soldats américains de repasser sur la rive est de la Matanikau.

Nouvelle-Guinée
De durs combats ont lieux autour de Gorari entre les Australiens et les Japonais.

source : onwar.com, guerre-mondiale.org, wikipedia
Océan Indien
Les corsaires japonais Hokoku Maru et Aikoku Maru attaquent le dragueur de mine indien HMIS Bengal et le pétrolier Ondina. Le HMIS Bengal coule le Hokoku Maru alors que l'Ondina est pratiquement coulé par le Aikoku Maru. Le pétrolier parvient cependant à rester à flot, le corsaire japonais le pensant en train de couler et ne l'achevant pas.

source : wikipedia, onwar.com, guerre-mondiale.org
Atlantique nord
Le sous-marin italien Leonardo Da Vinci coule le cargo néerlandais Veerhaven au nord est de Recife, au Brésil
Le U160 coule le cargo britannique City of Ripon au nord ouest du Georgetown, en Guyane britannique
U173 attaque les navires du convoi UGF-1 au large de Fedala, et coule le transport de troupe américain USS Joseph Hewes et endommage le ravitailleur américain USS Winooski et le destroyer américain USS Hambleton

Méditerranée
Le U380 coule le transport de troupe néerlandais Nieuw Zeeland à 80 miles à l'est de Gibraltar
Le U407 coule le transport de troupe britannique Viceroy of India au nord ouest d'Oran, en Algérie

Mer de Chine Orientale
Le sous-marin américain USS Haddock coule le transport japonais Venice Maru entre la Corée et la Chine

source : UBoat.net, Hyperwar, RegiaMarina.net
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article