La description au jour le jour des événements de la seconde guerre mondiale avec 67 ans de décalage
Pour paralyser la France dans le combat qu'elle mène pour sa grandeur et pour sa vie, la trahison, c'est-à-dire Vichy, redouble en ce moment d'ardeur. Pour arracher à la France du travail, des matières premières, des victimes, afin de les fournir au Reich, la trahison, c'est-à-dire Vichy, se hâte et se multiplie. Le " Père la Défaite" a très exactement défini le caractère de ces opérations : " Il s'agit, a-t-il dit, de défendre la France contre elle-même. "
Toutefois, comme la France préfère se défendre contre l'ennemi et que, d'ailleurs, elle sent dans le fébrile acharnement des traîtres quelque chose de désespéré, elle passe à la résistance générale.
Dans cette guerre totale, la volonté d'une grande nation, fût-elle pour l'instant enchaînée, est une force énorme qui peut devenir décisive, surtout quand c'est la volonté de la France. Or, la conduite de la nation française dans l'affaire des 133 000 ouvriers spécialistes réclamés par M. Hitler prouve au monde tout entier que notre peuple est engagé dans le combat actuellement le plus nécessaire, je veux dire dans la révolte contre les chefs de trahison.
Oui ! C'est le combat le plus nécessaire et aussi le plus efficace dans les circonstances d'aujourd'hui (1), en attendant qu'il soit possible d'abattre l'ennemi directement. Ce combat dispute à Hitler l'appoint de main-d'œuvre qualifiée qui lui est indispensable pour fabriquer le matériel de ses dernières armées. Ce combat reclasse la France à son rang parmi les nations en guerre contre l'abominable Allemagne, l'insolente Italie et le Japon barbare. Ce combat est un appel pressant jeté par la douleur et l'amitié de la France à la stratégie alliée. Ce combat permet à la France, en se voyant telle qu'elle est, massive et rassemblée, de se réconforter elle-même d'une espèce de confiance profonde et d'une sorte de terrible joie.
Ainsi, tandis que le courage prodigué par nos combattants sur tous les champs de bataille de la terre, les coups qu'ils portent, le sang qu'ils répandent, ramènent dans la nation entière l'espérance et la fierté, réciproquement le redressement éclatant de la patrie transporte nos soldats d'une ardeur multipliée.
Les misérables qui s'imaginent pouvoir séparer moralement la nation de ses défenseurs, les malheureux qui se figurent être en mesure de jouer quelque jeu personnel à part du jeu de la nation, les naïfs qui, voyant la mer monter sur les diverses plages françaises, se refusent à comprendre qu'il n'y a qu'une seule marée, en seront pour leur honte et pour leur erreur. Ce qui est indivisible ne sera pas divisé.
Hardi ! Soldats français en Orient, en Amérique ou dans le Pacifique, marins français sur toutes les mers, aviateurs dans tous les ciels ! Hardi ! Ouvriers, paysans, bourgeois, prêtres français qui souffrez et luttez sur chaque arpent de la patrie. Hardi ! Groupements, de résistance qui avez mission d'organiser et de conduire les masses françaises dans la grande bataille de l'insurrection nationale. Tous, nous marchons au même combat, du même pas, derrière le même drapeau, comme un jour, je vous le promets, nous nous confondrons tous ensemble dans la même foule immense et fraternelle de la Victoire.