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13 Janvier 1942

Publié le par Fix

Le général De Gaulle prononce un discours à londres, au déjeuner de l'english speaking union
Au moment où commençaient à paraître les signes précurseurs du grand drame d'aujourd'hui, M. Litvinoff disait : " La paix est indivisible. "

Je pense que ce grand serviteur de son grand pays entendait exprimer, par là, cette loi de solidarité que la menace commune dictait aux peuples libres et dont il faut reconnaître qu'elle fut tardivement obéie. Il semble, en effet, que les épreuves, une fois de plus déchaînées sur le monde par l'Allemagne et ses satellites, ont durement atteint le crédit de certaines formules d'isolement, dont on prétend qu'elles entraient naguère dans l'évangile politique des États.
Il semble que les nations du parti de la liberté aient, maintenant, assez vérifié que, quand l'inondation vient à ébranler les digues, il vaut mieux courir les renforcer que de s'enfermer chez soi.

Cependant, la paix indivisible mourut d'avoir été divisée. La guerre a donc pris sa place sur d'immenses étendues de terre, de mer et de ciel. Or, à mesure qu'elle se développe, on constate que la guerre, elle aussi, est indivisible et que, pour être menée sur des théâtres d'opérations différents et dans des conditions diverses, elle ne forme qu'un tout dans lequel le succès ou le revers de l'un est le succès ou le revers des autres et qui n'a point d'autre issue que la victoire commune ou l'effondrement général.

L'acceptation, désormais générale, de l'effort en commun doit permettre aux nations libres de l'emporter quelque jour sur leurs éternels adversaires. Mais, hélas, ce n'aura pas été sans sacrifices très graves pour celles d'entre elles que leur situation ou leur ardeur ont portées les premières au combat. Dans les conflits sans cesse renaissants qu'ont, depuis trois quarts de siècle, déchaînés sur le monde les ambitions germaniques, de précieuses avant-gardes furent, plus ou moins isolément, affaiblies, puis écrasées. Je ne crois pas qu'il y ait sur la terre un seul homme qui ne pense que ce fut le cas de la France.

Or, le malheur de la France n'a pas eu seulement pour résultat de la livrer à l'oppression des ennemis et de leurs collaborateurs.

Mais ceux-ci, comme ceux-là, y puisent inlassablement et, j'ajoute, non sans habileté, tous les arguments imaginables pour séparer le peuple français de ceux qui luttent pour la cause même à laquelle il s'est sacrifié. " Voyez, disent aux Français ces corrupteurs intéressés, ce qu'il vous en a coûté de vous tenir pour solidaires de ceux qui se disent vos alliés. En 1870, la France se trouvait seule dans sa lutte contre l'Allemagne. Lors de la dernière guerre, elle a payé la victoire commune beaucoup plus cher qu'une autre nation et, cependant, qui donc l'àida à empêcher l'ennemi vaincu de reconstituer ses forces pour l'attaque ?

Quant aux terribles événements de mai-juin 1940, ils ont démontré à quel point les démocraties étaient, ou bien indifférentes au sort de la France, ou bien impuissantes à lui porter efficacement secours. Au total, affirment aux Français les doctrinaires du soit disant Ordre européen, vous avez subi depuis soixante-dix ans des pertes immenses, vu perdre sur les champs de bataille ou s'épuiser dans les camps de prisonniers le meilleur de votre jeunesse, supporté sans répit d'écrasantes charges militaires. Et, cependant, où en êtes-vous ? Trois invasions, la dépopulation, la ruine, la division nationale, voilà le bilan! Pour quelle contrepartie ? Vous voyez bien que votre sécurité, votre prospérité, votre grandeur, votre avenir, ne sont pas du côté que vous pensiez. Renoncez donc à vos illusions. Renversez vos alliances et venez à ces puissants voisins du continent, dans le concours et l'amitié desquels vous trouverez la paix, la richesse et, qui sait ? Peut-être la gloire. "

Est-il besoin de décrire ici ce qu'aurait de désastreux, pour la France sans doute, mais aussi pour l'ordre du monde, l'abandon par le peuple français de ce qui fut jusqu'à présent son idéal?

Y aurait-il un équilibre possible, aussi bien dans l'ordre matériel que dans l'ordre moral, si, par désespoir et par impossible, la France se décidait un jour à séparer son destin extérieur de celui des démocraties de l'Ouest ? A quoi servirait même d'avoir, pour un temps, écrasé le germanisme et ses satellites d'agression s'ils devaient ensuite retrouver dans la déception irritée et humiliée de la France les raisons de se redresser ? Il suffirait de regarder une carte ou de relire l'Histoire pour reconnaître, si par hasard on était porté à l'oublier, que la sécurité et la liberté du monde ne se passeront jamais de la France, dont elles ne se sont jamais passé.

Sans doute l'ennemi, malgré les théories des propagandistes à sa solde, a-t-il peu d'espoir d'obtenir dans cette guerre même le concours actif de la nation française. Il sait bien que sa seule présence sur le sol de la patrie et l'espoir de la libération suffisent à rendre impraticable, pour le moment, une réconciliation réelle. Et c'est bien pourquoi, d'ailleurs, les indignes objurgations de ses complices de Vichy, suppliant celui qu'ils appellent le vainqueur de rendre les prisonniers, de réduire l'occupation ou de renoncer au pillage, ne peuvent aboutir à rien. Mais l'ennemi compte bien faire en sorte que, par la neutralisation honteuse d'une partie du territoire et de l'Empire tout entier, la France perde décidément le sentiment et le goût de combattre l'Allemand et accumule dans son orgueil blessé tous les griefs possibles contre ses amis naturels. Ainsi, quelle que puisse être l'issue du conflit, la France, divisée, humiliée, mécontente d'elle-même et des autres, deviendrait jusqu'en ses profondeurs accessible aux conseils de ceux qui la poussent à chercher la grandeur et la gloire du côté opposé à celui où elle les attendait.

Le soi-disant Armistice, conclu entre l'ennemi et Vichy, est l'instrument merveilleux dont Hitler cherche à tirer cette corruption de la nation française. En juin 1940, rien ne l'empêchait d'achever l'occupation du territoire. Rien ne l'obligeait à accorder aux traîtres et aux misérables qui imploraient sa générosité les apparences d'un gouvernement français. Il pouvait, d'un revers de main, écarter le triste personnage qui prétendait traiter avec lui de soldat à soldat et il lui était facile d'établir, de Lille à Marseille et de Bordeaux à Strasbourg, des Gauleiters en titre. Mais il jugea bien préférable de laisser à la nation et au monde l'illusion que la France conservait quelque chose comme l'indépendance et comme la souveraineté. Grâce à cette colossale supercherie, il maintenait l'Empire hors de la guerre et organisait sa propagande à l'intérieur du pays, sous le couvert d'une autorité qui se disait nationale. Il rendait inévitables de multiples et profondes blessures entre ses propres adversaires et une France qu'il tenait dans sa main. Il conservait au-dehors, sous de fausses apparences françaises et aux frais du patrimoine français, d'utiles moyens d'action, d'information et de ravitaillement. Chaque fois, d'ailleurs, qu'il paraissait bon à sa stratégie d'utiliser directement quelque partie de l'Empire, de faire livrer par exemple l'Indochine au Japon ou de faire passer en Syrie ses escadrilles pour l'Irak, il savait comment arracher le consentement de gouvernants qui ne tirent leur raison d'être que de la capitulation. Il savait même comment faire assurer par eux, grâce à l'abus de la servitude militaire, la couverture de ses entreprises. Quant à la crainte de voir se redresser dans la lutte les gens qui se livrèrent à lui, lors même que, pour donner le change, ils se revêtent de la peau du sphinx, Hitler n'y cède pas une minute. Ce grand stratège de l'infamie sait trop bien qu'il est des abîmes d'où l'on ne saurait revenir, qu'il est politiquement et moralement impossible qu'un chef qui a ordonné de mettre bas les armes, souscrit à la servitude, glorifié le désastre, reçu les honneurs de l'ennemi, puisse jamais crier : " En avant! " et devenir le champion de l'honneur et de la guerre.

Il suffit d'évoquer le caractère abominable de Vichy pour comprendre les motifs qui inspirent la conduite de tous les Français combattants. Si, dans le désastre momentané de la France, ils ont choisi de poursuivre la lutte aux côtés de ses alliés, ils l'ont fait sans doute pour répondre à la voix sévère de l'honneur. Mais ils l'ont fait également pour les raisons les plus hautes de politique mondiale et d'intérêt national. Ils l'ont fait dans l'esprit même qu'exprimait, le 13 juin 1940, M. Paul Reynaud, quand il appelait le peuple américain au secours de la France. Vous vous souvenez qu'en ces heures tragiques le Président du Conseil français, auprès de qui l'homme qui vous parle avait l'honneur de se trouver comme membre du Gouvernement, décrivait le péril mortel que courait sa patrie pour la cause de la liberté et invitait les démocraties à payer la dette qu'elles devaient à leur avant-garde. Bien que cet appel désespéré n'ait pu être suivi d'effet, des Français prirent la guerre, pour la France, au point même où d'autres la terminaient par la capitulation. Ils l'ont prise avec ses risques et ses souffrances. Ils l'ont prise avec ses champs de bataille. Ils l'ont prise avec ses fusillades, ses noyades et ses bombardements. Ils l'ont prise avec les outrages, les condamnations, les représailles que les lâches et les traîtres leur distribuent abondamment.

Mais ils l'ont prise avec ses conditions. Ils l'ont prise moyennant cette solidarité générale dans le respect mutuel, l'effort combiné, l'acceptation réciproque des droits de chacun et, un jour, dans la victoire partagée, qui est la contrepartie indispensable des sacrifices de la France comme des sacrifices de chacun.

Grâce à ces Français-là, pas une minute la France n'aura été absente du camp des démocraties. Grâce à ces Français-là, le lien sacré qui unit leur patrie à la cause de la liberté n'aura pas été rompu. Parce que ces Français-là n'ont eu qu'un but et qu'une volonté : rassembler la France dans la guerre aux côtés de ses alliés, parce que ces Français-là rejettent avec horreur la neutralisation d'aucune partie de l'Empire d'aucune parcelle du territoire, d'aucune arme, d'aucune force de l'esprit, il y a toujours en ligne, dans les cinq parties du monde, des territoires français, des forces françaises, une pensée française et, malgré la tyrannie corruptrice de l'ennemi et des amis de l'ennemi, la flamme de l'espérance et de la résistance nationales flambe maintenant à leur exemple et à leur appel. Partout où ils ont chassé - hélas! non sans douleur, parfois -la déshonorante équivoque de Vichy, ils ont trouvé prêts à les suivre les Français qu'ils délivraient pour les mener au combat. Aux yeux de l'immense majorité de leurs concitoyens, ils apparaissent, désormais, comme les délégués libres de la nation enchaînée, chargés, par la confiance de tous ceux qui ne " collaborent" pas, de faire valoir les droits de la France et de parler en son nom parmi tous les peuples qui luttent pour la même cause.
Cette guerre indivisible exige que tous ceux qui combattent forment un tout, lié par la confiance, l'estime et la franchise. C'est donc, pour chaque nation, suivant le mot de Valéry, " le moment de se mettre d'accord avec ses arrière-pensées".

La France Combattante n'a rien à cacher de ce qui est sa volonté. Elle prétend vaincre les ennemis communs sur la même ligne que ses alliés, malgré l'effacement partiel et provisoire où l'a jetée une défaite due, surtout, aux cruelles blessures reçues naguère pour la cause de tous et à l'isolement où elle se trouva dans sa position d'avant garde. Elle prétend, pour y parvenir, refaire dans la lutte son unité nationale et son intégrité impériale, en écrasant à la fois l'ennemi qui l'opprime et les traîtres qui la paralysent, comme elle le fit au siècle de Jeanne d'Arc et au temps de la Révolution. Elle n'accepte pas que son bras, à mesure qu'il reprend des forces, puisse être détourné du but par l'illusion ou la combinaison. Elle ne veut pas voir, pour la conduire vers l'avenir et vers la grandeur, d'autre porte que la victoire aux côtés des peuples libres.

Car la France sait ce qu'elle doit au monde, comme le monde sait ce qu'il lui doit.

source : mediasLibres.com
Front de l'est
Front centre
La 1ere armée de choc soviétique est retirée, sur ordre direct de Staline, des troupes disponibles par le front de l'ouest dans l'offensive de Rzhev-Vyazma, la pince nord de l'offensive. La perte de cette armée va gêner l'avancée soviétique qui perdra de son allant alors même que la ligne allemande est percée.

Sur la pince nord, les troupes soviétiques reprennent Kirov, agrandissant la poche réalisée entre les 2nd et 4e groupes de panzer

source : guerre-mondiale.org, La bataille de Moscou sur serpukhov.su
Front des Philippines
Les forces japonaises continuent leurs attaques à l'est du mont Natib, menaçant le flanc gauche du 2nd corps allié.

source : guerre-mondiale.org, onwar.com, Worldwar-2.net


Front de Malaisie
La 18e division britannique arrive en renfort à Singapour, avec un convoi de ravitaillement.

source : guerre-mondiale.org


undefinedAtlantique nord
Le U130 coule le cargo panaméen Friar Rock a 110 miles au sud ouest du cap Sable, en Nouvelle Ecosse, et le cargo norvégien Frisco au large de Long Island, dans l'Etat de New York.

Ces actions marquent le début réel de l'opération Paukenschlag, (coup de timbales) consistant à attaquer les navires de commerce alliés au large des côtes américaines.

Cette opération marque le début de la seconde période faste pour les sous-marins allemands. Les conditions de guerre n'ayant pas encore été appliquées, les positions des navires marchands sont fréquemment données par radio, et l'inexpérience des garde-côtes facilite grandement l'action des U-Boote. Ce sont 150 000 tonnes de navires qui seront coulés en 1 mois suite à cette opération.


Chargement d'une torpille sur une sous-marin allemand dans un bunker de la côte atlantique en France.

source : onwar.com, UBoat.net, guerre-mondiale.org, wikipedia, world war II in color (photo)

uk.gif A la conférence interallié de Londres, en présence des représentants de huit gouvernements en exil, est annoncé que les criminels de guerre de l'axe seront jugés après guerre.
Compte tenu que l'Allemagne à institué dans les pays occupés un régime de terreur et compte tenu que ces actes de violence sont perpétrés aussi par les alliés et les associés du Reich, et compte tenu que la solidarité internationale est nécessaire pour éviter la répression de ces actes de violence simplement par des actes de vengeance de la part des populations, et pour satisfaire au sens de la justice du monde civilisé....
Les soussignés représentants des gouvernement de la Belgique, de la Tchécoslovaquie, des français libres, de la Grèce, du Luxembourg, des Pays-bas, de la Norvège, de la Pologne, de la Yougoslavie...Placent parmi leurs objectifs de guerre principaux le châtiment, par le canal de la justice organisée, de ceux qui sont coupable et responsable de ces crimes...

source : onwar.com, guerre-mondiale.org, "Events leading up to World War II" sur iBiblio.org

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